Comment faire face à une baisse d’activité de l’entreprise ?
Une conjoncture économique défavorable, une évolution réglementaire ou technologique qui vient révolutionner l’activité, un carnet de commandes qui se vide : une entreprise peut très vite être fragilisée et voir son équilibre financier menacé, avec le risque de la cessation de paiements et du dépôt de bilan si rien n’est engagé. Pour faire face en attendant de redresser la situation, une TPE/PME dispose de plusieurs leviers à court terme pour s’adapter à une baisse d’activité.
Réorganiser le temps de travail
Une diminution temporaire de l’activité peut s’expliquer par sa nature saisonnière. Dans ce cas, un aménagement du temps de travail peut s’avérer pertinent pour concentrer la disponibilité des équipes sur les périodes critiques. Il existe pour cela le dispositif de l’annualisation du temps de travail : les horaires sont alors modulés différemment au cours de l’année, pour absorber des pics d’activité sur certaines périodes et des baisses sur d’autres. Pour être déployé dans une TPE ou une PME, l’annualisation du temps travail passe par un accord collectif, bien que le principe de ce mode d’organisation puisse être imposé par l’employeur à ses collaborateurs.
Annualiser le temps de travail nécessite des ajustements quant aux éventuelles heures supplémentaires, aux congés ou encore au calcul de la rémunération et à son lissage sur l’année.
Bénéficier de l’aide pour l’activité partielle
Le poste de dépense qui pèse le plus sur une entreprise confrontée à une baisse d’activité, c’est la masse salariale. Pour diminuer son poids, une TPE/PME peut recourir à l’activité partielle lorsqu’elle dispose d’un motif légitime justifiant d’une situation exceptionnelle (conjoncture, épidémie, catastrophe naturelle, etc.). En deçà de 50 salariés, l’employeur peut prendre seul la décision de demander l’autorisation à la DIRECCTE de bénéficier du chômage partiel (ou chômage technique). Au-delà, il doit consulter le CSE.
Le chômage partiel permet à l’entreprise de réduire le nombre d’heures travaillées voire la fermeture temporaire de l’établissement. L’autorisation d’y recourir peut être accordée pour une période 3 mois renouvelable une fois sur une durée totale d’un an. L’entreprise verse alors environ 60 % du salaire brut pour chaque heure chômée. En contrepartie, l’État adresse une allocation à l’employeur représentant 36 % du salaire antérieur brut du salarié.
Former ses salariés
Lorsqu’une TPE/PME dispose des fonds propres pour faire face à une baisse de l’activité, elle peut profiter de cette période pour investir dans ses équipes par le biais de la formation. Former ses collaborateurs, c’est en effet développer leur expertise, leur polyvalence et leur productivité. C’est le moment de les inciter à mettre à profit leur CPF pour financer une formation en lien avec l’activité de l’entreprise : le financement est assuré par les droits accumulés par les salariés via les fonds de la formation, et peut être complété par l’OPCO voire la CCI ou la CMA locale.
Un CPF permet par exemple d’accéder à une formation certifiante. Pour un collaborateur, c’est l’opportunité d’élargir ses compétences ou d’en acquérir de nouvelles, et ainsi contribuer à améliorer l’efficacité de l’entreprise… lorsque l’activité repartira.
Prêter ses salariés
A l’instar des clubs de football professionnels aux effectifs bondés qui envoient des joueurs sous contrat évoluer dans d’autres équipes pour resserrer le groupe, une TPE/PME peut procéder au prêt d’un salarié ! On parle de prêt de main-d’œuvre entre entreprises. Avec l’accord du collaborateur, l’entreprise prêteuse signe une convention avec l’entreprise utilisatrice afin d’encadrer le prêt. Cela permet à la première de réduire sa masse salariale en cas de baisse d’activité, en facturant le salaire, les charges sociales et les frais professionnels.
Votre TPE/PME rencontre une baisse d’activité ? Sollicitez votre expert-comptable pour étudier les solutions à court terme pour y faire face, ainsi que les décisions à prendre pour y remédier.